Il s’agit de l’histoire des comtes de Ludre. Ils furent plusieurs à s’appeler ainsi : le premier, Ferri de Frinéis devint Ferri Ier de Ludre en 1283, quand il fut propriétaire du château, probablement bâti quelques années plus tôt. Il en fit une véritable forteresse, qui fut le bastion de ses descendants, aux nombreux faits de gloire pour leur famille. Ferri II infligea une défaite à Jean le Bon, roi de France. Ferri III contraint la ville de Metz à signer un traité de paix avec lui. Et Ferri IV fut fait chevalier par Louis XII, tout comme son frère Nicolas.
En 1373, rançonné par Philippe de Ludre, un riche marchand lombard est séquestré dans le château. En 1635, les habitants de Ludres et de Richardménil, assiégés par les Suédois, y trouvent refuge pendant 15 jours.
Le château fut détruit à la Révolution. Il n’en reste plus aujourd’hui que quelques remparts, au-dessus du village, et la ferme, en contrebas, mais qui fut reconstruite en 1830.
Au début du XXe siècle, le comte Ferri de Ludre a lui aussi eu une certaine renommée : élu en 1902, maire de Richarménil, il fut également élu député de Meurthe-et-Moselle et mobilisé au contrôle des étapes pendant la 1ère Guerre Mondiale. Il consacra sa vie à la défense des droits des plus démunis. Le jour de sa mort, le 20 mai 1915, l’Assemblée adopta son projet de loi en faveur des veuves et des orphelins de guerre. Respectant la tradition, le caveau de la Famille de Ludre est toujours conservé dans l’église du village, autre témoin du passé.