Au Moyen-Âge, la mine de Ludres était probablement la plus productive de toute la Lorraine. Malheureusement, son activité a été abandonnée durant plusieurs siècles.
Il faut attendre 1856 pour que la cité sidérurgique antique renoue avec le fer et que les Ludréens retournent à la mine. Commence alors une période de prospérité, dont les anciens du village parlent encore quelquefois. Ludres a besoin de main-d’œuvre. Et la main-d’œuvre arrive. De 419 habitants en 1872, sa population passe à plus de mille en 1881.
Trait de gloire pour la ville : c’est le minerai extrait de ses mines qui a servi à l’érection de la Tour Eiffel. Minerai préalablement fondu dans les hauts-fourneaux de Jarville et de Pompey. Trait du hasard et du destin : cette même ville qui a fourni son fer pour fabriquer la première antenne de télévision de France (cette même Tour Eiffel) fut la première des villes françaises à avoir un réseau complet de télévision par câble. Ludres a ainsi donné 7 000 tonnes de son fer pour le monument du pays le plus célèbre à l’étranger.
La production record des mines ludréennes est atteinte en 1903, avec 316 423 tonnes de minerai. Mais la seconde période du fer ne dure pas non plus. Et les mines ferment en 1934, reléguant définitivement au passé l’histoire sidérurgique de la ville. Une histoire qui, elle aussi, a laissé des traces ; présentes, perceptibles, actuelles. Bien sûr, le travail harassant des hommes, des femmes et des enfants n’est plus décrit que dans les livres. Mais il reste des bâtiments, des constructions qui ont suivi une nouvelle destinée.
Ainsi, l’école Jacques-Prévert est située à l’emplacement de l’ancienne coopérative, les locaux de l’Etrier de Lorraine ne sont rien d’autre que les anciennes écuries de la mine du coteau. Les tireurs à l’arc vont s’entraîner aujourd’hui sur l’ancienne voie ferrée de stockage et dans la rue de Secours, les maisons ont toujours à leur fronton les losanges de faïence jaune et vert signifiant leur appartenance à la Compagnie du Nord-Est.
Bien sûr, bien avant le village, un lieu-dit porte toujours ce nom. Un nom qui vient d’immenses bâtisses, appelées les baraques, installées là pour loger les ouvriers et leurs familles. Le chemin des Wagonnets est toujours là, mais plus les rails qui apportaient le minerai jusqu’à la gare. Ludres est donc imprégnée à tout jamais de son passé minier, qu’elle a tenu à symboliser sur son blason par une lampe, un pic et un marteau de mineur.