Ludres dans les circuits commerciaux de l’Empire romain
Le vin, l’huile, et les meules à grain étaient importés de régions éloignées.
A l’époque gauloise, certains produits découverts à la cité d’Affrique avaient une origine fort lointaine. Ainsi les perles en verre venaient de Palestine, des objets métalliques de Grèce et d’Italie du Nord, l’ambre de Pologne, le corail de Méditerranée et les amphores à vin de Marseille.
Les importations les plus lointaines retrouvées sur le site gallo-romain du centre de Ludres concernent le vin d’Italie et l’huile d’olive du sud de l’Espagne. Compte tenu de la quantité d’amphores découvertes par l’archéologie sous-marine, il semble évident que celles-ci étaient transportées par bateaux jusqu’aux ports de la Narbonnaise, puis remontaient en Gaule par le Rhône et la Saône avant d’être transbordées par voie terrestre jusque dans la Lorraine actuelle. De même, le commerce des meules des Vosges ou de l’Eifel utilisait à la fois la voie d’eau (Meurthe, Moselle) et la route.
Des preuves archéologiques de la présence de grands radeaux destinés au transport ont été trouvées à Flavigny-sur-Moselle pour la fin de l’époque gallo-romaine en 1980.
En échange, des produits fabriqués localement étaient expédiés dans des contrées lointaines. Il s’agit ici surtout de la céramique fabriquée du 1er au 3e siècle dans les ateliers de potiers de La Madeleine à Laneuveville-devant-Nancy, qui a été retrouvée en abondance aux frontières de l’Empire Romain et de la Germanie. La céramique de La Madeleine a été acheminée par roulage ou par la Meurthe puis la Moselle vers des villes importantes de garnison comme Trèves, Coblence, puis par le Rhin vers Mayence, Bonn ou Cologne.
Sources : « Histoire de la Lorraine – Les temps anciens – De César à Clovis », Yves Burnand, Editions Serpenoise, Presses Universitaires de Nancy.
Reconstitution du radeau de Flavigny par Aimé Thouvenin
Photo : JP LAGADEC
