Le travail du textile
Fusaïoles et fragments de pesons retrouvés à Ludres témoignent de la fabrication de vêtements depuis l’âge du bronze.
Cette activité quotidienne de nos ancêtres est attestée à Ludres depuis 3 500 ans. Un habitat de l’âge du bronze moyen, fouillé en 2010 au lieu-dit «le Haut-des-Ronces» a en effet fourni une fusaïole en terre cuite en forme de disque de 4 cm de diamètre ainsi qu’un fragment de peson de métier à tisser.
Les opérations de filage et de tissage se pratiquaient donc déjà sur le territoire de notre commune autour de 1500 ans avant J.C.
Les témoins du travail du textile sont bien plus nombreux sur le site de la Cité d’Affrique pour les Ve et IVe siècles avant notre ère. Les fouilles ont mis au jour près d’une centaine de fusaïoles et plusieurs fragments de pesons de métier à tisser.
Des aiguilles à chas en bronze attestent une activité de couture, un crochet de dentelière évoque la probable confection de voiles pour coiffure féminine.
Toutes les étapes de la fabrication de vêtements (filage des fils de laine, tissage des étoffes et confection de vêtements) sont donc présentes sur cet habitat fortifié des Leuques.
Le costume traditionnel gaulois comprenait des braies, une tunique et un sayon.
Les braies sont des pantalons, taillés et cousus, adaptés aux rigueurs du climat et à la pratique de l’équitation. Les jambes se terminent par des chaussons à la manière des grenouillères de nos bébés.
Les tuniques descendent jusqu’aux reins. Elles sont formées de deux rectangles auxquels les manches sont rajoutées par couture, donnant au vêtement une forme en T. Elles sont fabriquées en laine fine ou en lin pour l’été et en laine plus épaisse pour l’hiver.
Le sayon (ou saie) est le manteau gaulois. Il est constitué d’une étoffe de laine carrée dans laquelle on peut s’envelopper pour se protéger des intempéries. Il était porté agrafé sur les épaules à l’aide d’une fibule (broche à vêtement en forme d’épingle de nourrice).
A l’époque gallo-romaine, les braies sont abandonnées et les tuniques deviennent plus longues : elles descendent à mi-mollet. Le sayon est remplacé par un manteau à manches et à capuchon.
Source : Costumes et textiles en Gaule romaine, Geneviève Roche-Bernard, 1993, éditions Errance.
Aiguilles à chas gauloises – Cité d’Affrique
Photo : JP LAGADEC