La gare de Ludres
Trois semaines avant la libération, la gare est détruite par le bombardement d’un train de munitions.
Le bombardement du 26 août 1944 – Le témoignage de Jeannot Lachaise
« C’était un samedi matin, un peu avant midi se souvient Jeannot Lachaise. Avec Paul Galand, je travaillais dans un champ proche du bois de Chauvémont. Les moissons étaient terminées et je conduisais six chevaux attelés à une déchaumeuse. Un avion à cocarde est passé puis les autres ont suivi : huit chasseurs-bombardiers américains. Ils ont tiré sur un train de munitions allemand qui était arrêté à la gare de Ludres, d’abord à mitrailleuse puis ils ont lâché des bombes. J’ai vu une femme sauter par une fenêtre de la ferme qui commençait à prendre feu. Les wagons bourrés d’explosifs ont explosé les uns après les autres.
Rapidement, la gare, la ferme Niquel et quelques autres bâtiments proches furent la proie des flammes. » « Les occupants de la ferme libérant le bétail en toute hâte, s’enfuirent à travers champs vers le Bon Curé. Ceux des Baraques se dirigèrent vers les bosquets qui occupaient l’actuelle zone industrielle. Les explosions retentirent à chaque instant pendant toute la journée, envoyant à des centaines de mètres des projectiles brûlants et coupants.
Un véritable enfer !… Pour vous donner une idée de la violence des explosions : quelques morceaux de rails de voies durent retrouvés à proximité de la mine Dupont ! »
Cette opération aurait très bien pu tourner au carnage car 15 minutes avant l’attaque du train de munitions, un convoi transportant des militaires allemands est passé en gare de Ludres, se dirigeant vers Nancy. « Les avions ont ensuite mitraillé une jeep et un camion allemand sur la RN 57.
Quelques jours plus tard, un jeune garçon en vacances chez sa grand-mère au village, eut l’imprudence de ramasser dans les champs des grenades qui n’avaient pas explosé. Il en avait fait un chapelet qu’il avait passé autour de sa taille. À la suite d’un faux mouvement, une grenade se trouva dégoupillée et tout explosa provoquant la mort instantanée du petit Marchal.
Source : Ludres, des origines à nos jours, op. cité
Gare après une explosion du train de munitions allemand.
Photo : André MINETTE (mécanicien SNCF)