Des routes du Ier siècle adaptées à un trafic important
Les routes gallo-romaines ont souvent réutilisé les pistes gauloises. Des chars de divers modèles y transportaient voyageurs et marchandises.
Le transport par roulage existait déjà à l’âge du bronze, il y a près de 4 000 ans. Des chars à quatre roues ont été découverts dans les nécropoles de tumulus de Diarville et de Marainville-sur-Madon datées des VIe -Ve avant J.C.
Le char 1 de Diarville était constitué d’une caisse en planches de chêne munie de ridelles, d’une longueur de 1,59 mètre pour une largeur de 0,70 mètre. Cette caisse était montée sur quatre roues à moyeu, en bois de frêne, d’un diamètre de 78 cm. Les roues à huit rayons étaient renforcées d’un bandage de fer. La caisse était également renforcée de plaques et de fiches en fer.
Les historiens pensent que les voies romaines ont réutilisé le réseau de communication gaulois.
La construction des routes romaines était réglée par une suite de travaux bien précis. Le tracé de l’emprise de l’ouvrage était suivi de son décapage et du nivellement. Un hérisson de pierres posées de chant constituait l’assise de la chaussée. Ces pierres étaient recouvertes de graviers très fortement tassés et formant béton. L’ensemble était régulièrement rechargé en calcaire local concassé. Une couverture en dalles de pierre était exceptionnelle et ne se pratiquait que dans des passages particulièrement difficiles.
La largeur de la route découverte à Ludres est de 8 mètres (les chaussées actuelles ne font que 5,50 mètres). Elle témoigne de l’importance du trafic qu’elle générait. Elle reliait vraisemblablement les ateliers de potiers de la Madeleine, à Laneuveville-devant-Nancy, à la capitale des Leuques à Toul par le plateau de Haye. Elle rejoignait là l’important réseau routier découvert par l’opération Lidar de 2007 qui donnait accès à une centaine d’établissements gallo-romains, à des routes allant vers Sion, au franchissement de la Moselle à Gondreville et à la grande voie impériale de Lyon à Trèves passant à Soulosse-Sous-Saint-Elophe, Toul, Dieulouard notamment.
Les chars à deux roues transportant des voyageurs, des chariots à quatre roues, transportant dans des coffres ou des corbeilles en osier toutes sortes de marchandises allant des amphores à la vaisselle, passaient alors à Ludres, tirés par des chevaux ou des bœufs.
Sources :
– Le laser révèle un parcellaire antique, associé à de l’habitat, dans le massif forestier de Haye, Murielle Georges-Leroy, Pays lorrain, Mars 2014.
– Princesses celtes en Lorraine, Laurent Olivier, Musée de l’Histoire du Fer, 2002.