L’atelier de fabrication de fer au lieu-dit « Chaudeau »
Les ateliers étaient proches des galeries de mine mais les transports de minerai pouvaient aussi s’effectuer sur de longues distances.
La plupart des ateliers de fabrication de fer actuellement connus ont été édifiés à proximité immédiate des gisements de minerai. À Ludres, celui-ci pouvait être ramassé en surface, dans les affleurements du coteau, mais nos ancêtres sont aussi allés chercher le meilleur minerai en perçant des galeries.
Lorsqu’au XIXe siècle les sociétés minières commencèrent leur exploitation, elles sont tombées sur d’anciennes galeries, très basses, qui longeaient les fissures naturelles. Lors du percement de la galerie n°1 de la Société du Nord-Est, vers 1872, les anciennes galeries furent découvertes sur une longueur de 71 mètres. Il en fut de même lors des travaux préparatoires de la galerie n°2, en 1930, où Charles Simon put pénétrer, sur une centaine de mètres, dans des galeries larges de 1,20 mètre et hautes de 0,80 à 1 mètre, percées dans la couche moyenne qui contient le minerai le plus riche en fer. Des outils (pelles, coins, masses, serpes) furent découverts à différentes époques suivant l’avancement des travaux. Le minerai était évacué sur des traineaux en bois, renforcés de plaques de fer, qui ont laissé des sillons sur le sol des galeries. Des céramiques y ont été découvertes, dont un vase complet dessiné par l’archéologue Jules Beaupré, vase attribuable à l’époque carolingienne. Ce vase appartenait donc aux mineurs qui ont approvisionné les bas fourneaux du village.
L’atelier de Chaudeau est situé à 1,5 km des affleurements de minerai, les plus proches. Il faut sans doute y voir des contraintes de propriétés ou d’exclusivité. Le minerai était donc transporté sur son lieu de réduction soit par hotte, à dos d’homme, soit par roulage.
Aux XIIe et XIIIe siècles, les Comtes de Vaudémont ont accordé une concession de droits d’extraction de minerai de fer, avec la possibilité d’emporter le minerai de la seigneurie de Chaligny, aux Prémontrés de Flabémont, abbaye située au plus de 80 km. Pour fabriquer du fer, le transport du minerai sur de longues distances n’était donc pas un problème pour nos ancêtres.
Sources : Ludres, des origines à nos jours. J-P Lagadec, Médiathèque de Ludres, 1992
Archéologie du Fer en Lorraine, Marc Leroy, Paul Merluzzo, Cécile le Carlier, Ed. Fensch Vallée, 2015