La mine Fould-Dupont dite mine de Ludres
Pour augmenter la production, le directeur de la mine impose des horaires fixes de travail et des amendes en cas d’absences, système qui va entraîner une grève de 27 jours.
Au début de l’exploitation, en 1874, les mineurs sont en quelque sorte des artisans libres de leurs horaires et de choisir leur chantier dans les galeries, payant leur poudre, l’huile et la mèche de leur lampe, employant des manœuvres. Ils sont rémunérés au prorata du tonnage de minerai livré à la Société.
Le travail est pénible, dans l’obscurité et l’humidité constante. Le forage des trous de mine, le cassage des blocs de minerai, le chargement des wagonnets, tout se fait à la main. Le travail est dangereux, les mineurs sont sous la menace constante d’éboulements et les accidents sont nombreux, parfois mortels. En contrepartie, les mineurs jouissent d’une certaine liberté, ils n’ont pas la contrainte d’un horaire et ne sont pas obligés de venir tous les jours au travail. Mais bien vite, les directeurs des mines vont imposer des contraintes d’horaires et un système d’amendes pour les contrevenants, provoquant la colère des ouvriers.
Le 1er mai 1896, un règlement fixe le début du travail à 5h30 et sa fin à 16h. Les enfants de 13 à 16 ans ont droit à 2h30 de repos (de 10Hh30 à 13h). Les adolescents de 16 à 18 ans ont droit au repos de 10h30 à 12h mais ces heures de détente sont théoriques car personne ne les contrôle.
Les retards ou absences sont sanctionnés d’une amende de 1 F. La semaine de six jours atteint donc 63 heures de travail effectif auxquelles il faut ajouter les trajets à pied ou en train.
En 1899, le directeur de la mine décide de porter le montant des amendes à 5 F pour absence le lundi et 3 F pour absence le mardi. Cette décision, qui oblige le mineur absent à verser une journée de salaire au patron va entraîner un conflit dont l’ampleur est alors totalement inconnue : une grève de 27 jours à laquelle vont participer 217 mineurs de la mine Fould-Dupont de Ludres.
Source : Ludres, des origines à nos jours, op. cité
Logements des mineurs aux Baraques de Ludres
Photo : Pierre GREFFIEL