Des habitations gallo-romaines de grand confort
Par sa taille, de près de 4 hectares, l’établissement gallo-romain du village évoque une villa, nécessairement équipée de chauffage par le sol et d’un établissement thermal.
Le territoire communal de Ludres garde les vestiges de cinq établissements gallo-romains. Quatre d’entre eux sont considérés comme de petites fermes, établies au Haut des Ronces, au Haut du Terme, au Coulomheu et au Bois de Chauvémont. Celui du Haut des Ronces a été fouillé intégralement en 2007. Son emprise totale est d’environ 3000 m2, la surface du bâtiment principal étant d’environ 400 m2.
La superficie de l’établissement du village est d’une toute autre dimension puisqu’il a été repéré sur près de 4 hectares, ce qui lui donne une taille 13 fois supérieure à celui du Haut des Ronces. Les ingénieurs de recherche de l’INRAP qui ont participé à son exploration y voient une grande villa résidentielle et agricole, voire une agglomération secondaire abritant des artisans et des commerçants qui desservent les habitations des environs (une centaine sur le plateau de Haye, autant sur le Vermois).
La partie résidentielle d’une grande villa gallo-romaine implique des pièces chauffées par un hypocauste. Ce système de chauffage par air chaud, alimenté par une « chaudière » à bois, installée en sous-sol, doit être intégré lors de la construction des bâtiments. Des conduits installés dans les murs et dans les sols en assurent le fonctionnement. Un établissement thermal est installé côté sud, selon un plan classique : un corridor dessert un vestiaire qui s’ouvre sur trois salles de bain successives abritant les baignoires de bain froid, bain tiède et bain chaud.
Ces salles sont généralement décorées de motifs de mosaïque plaqués sur le sol et les murs ainsi que des scènes aquatiques figurées par des enduits peints.
Source : Damblain (Vosges) : évolution de l’occupation d’un territoire, de l’époque gallo-romaine à la période médiévale, Karine Boulanger, Le Pays Lorrain, mars 2014.